Les participes passés

Le problème quand quelque chose est difficile est souvent le fait qu’on ne comprend pas pourquoi on nous demande tant d’efforts. C’est le cas du français et de ses règles qui nous semblent tellement illogiques et exigeantes.

Heureusement, aujourd’hui, je vous explique un principe qui mettra enfin du sens dans une règle qui, avouons-le, n’est pas maîtrisée pour la grande majorité des gens : l’accord des participes passés.

C’est un enseignant à l’université qui m’a raconté cette histoire, il y a déjà vingt ans de cela. J’ai fini par retrouver la source : on l’appelle la méthode Wilmet.  

Là ceux qui trippent trop sur le français et qui aiment vraiment les exceptions devraient arrêter de me lire. Passez votre chemin SVP.

Go. Bye. Bonne journée. Oust.

Je suis sérieuse. Vous êtes partis?

Je simplifie une règle et je ne veux rien savoir de ceux qui la complexifient.

Bon. Allons-y.

En premier lieu, vous devez cesser de voir les participes en tant que « participes » et les voir en tant que « verbes qui se prennent pour des adjectifs ». Déjà là, ça leur donne une tournure plus logique, car ils ont un RÔLE à jouer et c’est celui de décrire quelque chose.

Un exemple : « La fille est endormie ». La fille est comment? EndormiE. Est-ce que « endormie » est un participe passé ou un adjectif? On dirait que si la phrase était « la fille est verte », ce serait plus logique de dire que « verte » est un adjectif. Pourtant le verbe « verdir » existe!

Alors, est-ce que « endormie » est un adjectif? Un participe? Est-ce que c’est un « adjectif participe » (houuuuuuuu).

On s’en fout un ti peu. L’important c’est de l’accorder en fonction de ce qu’il décrit. Ou comme la méthode Wilmet le propose, de se poser la question « qu’est-ce qui est… »

Maintenant : pourquoi y a-t-il une règle spéciale avec le verbe avoir?

Voilà enfin l’histoire à connaître.

À l’époque où les bases du français ont été posées, ceux qui écrivaient au quotidien étaient majoritairement des moines copistes. Ces derniers passaient leur journée à recopier des textes religieux sur des parchemins avec… de l’encre.

C’est là le point à comprendre. Écrire avec de L’ENCRE implique qu’ils ne pouvaient PAS EFFACER…

En plus, avec quelques lectures sur le sujet, j’ai appris qu’ils ne séparaient même pas les mots et qu’ils devaient écrire en écoutant quelqu’un lire le texte. Le problème devient encore plus complexe en sachant cela !

Prenons donc cette phrase : « Les pains que Jésus a mangés étaient pas mal bons ». En restant avec le principe du participe qui est en fait un adjectif, on se demande « comment sont les pains? » Ils sont mangés et ils sont bons. Tout va bien. Le scribe continue sa journée dans le plaisir et la joie d’un travail bien fait.

Le lendemain, le scribe commence une nouvelle phrase avec son écriture du dimanche et se lance comme suit : « Jésus a mangé, cette fois, en compagnie de ses apôtres parce qu’il s’est dit que c’était important de partager, des pains. » Là, le scribe vient de réaliser que ce sont des pains qui ont été mangés et que le mot « mangé » ne marche plus avec le principe d’un « participe qui décrit quelque chose ». C’est le drame.

Il convoque ses autres amis scribes (bon là, je ne sais vraiment pas les détails. C’est romancé, disons). Il leur raconte qu’à cause de cette phrase un peu poche, il a fait une faute à « mangé » et qu’il doit recommencer son parchemin (qui coûte très très cher) sinon le grand prêtre en chef (je ne connais rien à la religion) va lui couper la tête (tam-tam-taaaam!)

Après réflexion, les scribes trouvent une solution pour ne plus que des situations aussi catastrophiques arrivent : ils décident que si ce que représente le participe n’a pas déjà été écrit, il faut simplement ne pas l’accorder. « Tu ne sais pas de quoi ça parle? Alors, ne fais rien. »

Si on ne sait pas ce qui a été « mangé » au moment où on écrit « mangé », on ne l’accorde PAS. Pour ne pas risquer de recommencer un travail long et pénible À L’ENCRE (je vous rappelle) et garder sa tête sur ses épaules (mais ça, c’est moi qui en rajoute).

C’est là, la magie : en comprenant ce principe, les participes passés deviennent tellement simples! On les accorde TOUJOURS, sauf quand on n’a pas vu passer le mot qu’ils décrivent. Ça marche même pour les maudits participes passés pronominaux.

Ça fonctionne vraiment bien. À vous de l’essayer!

« As-tu recopié correctement mes instructions? » (Au moment où j’écris « recopié », je ne sais pas ce qui a été recopié, donc je n’accorde pas.)

« Les fleurs que j’ai données sont déjà fanées! » (Je sais que je parle des fleurs au moment où j’écris « données » donc je l’accorde. Même chose pour « fanées »).

J’ajoute à mon article un lien vers un extrait du spectacle « LA CONVIVIALITÉ » d’Arnaud Hoedt & Jérôme Piron sur le même sujet! C’est très bien expliqué! Juste à cliquer ici.

Voilà!

Bonne journée!

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Par marielineduchesne

Titulaire d’un baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale ainsi que d’un certificat en enseignement des arts, j'ai travaillé individuellement avec plus de 300 élèves en difficulté d'apprentissage depuis 2009.

2 comments

  1. Le problème, c’est que les élèves accordent le PPA avec le sujet. Le truc proposé ne fonctionne pas, car ils vont toujours avoir l’impression que ce qui donne l’accord est placé devant. Elle a donné… (je sais qui a donné, c’est elle = donnée). C’est le problème avec le PPA depuis toujours.

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