
Cette semaine, j’avais envie de vous parler d’une difficulté dont on parle (malheureusement) très peu. 🫥
Pourtant, c’est une difficulté qui touche à TOUTES les sphères de la vie d’une personne, dont la sphère scolaire, car l’ensemble des apprentissages s’appuie sur la langue, la mémoire, l’apprentissage de termes précis selon la matière… 📖✏️
Je parle du trouble d’accès lexical. 🧠📚🗣
C’est pourtant une difficulté apparente… à condition de savoir écouter ce que l’autre ne dit pas. 👂😥

Les difficultés d’accès lexical se voient dans les échanges avec les élèves et non pas dans le « rendu » final de leurs travaux. C’est dans la conversation et l’accompagnement qu’on peut sentir sa présence et c’est peut-être pour cela qu’il passe souvent inaperçu. Qui a le temps de faire verbaliser ses élèves au quotidien? 💬📢📣
En tant que parent, vous avez accès à ces informations de manière plus efficace que n’importe quel enseignant de bonne volonté. 🙌
☑️Est-ce que votre enfant utilise des mots «passepartout» pour remplacer les mots oubliés? (La chose, l’affaire, la patente,
le truc, le machin…)☑️ Est-ce qu’il utilise un mot plus général
ou un mot qui a un sens proche, sans être exactement le bon?
☑️Est-ce que votre jeune donne une définition à la place du mot?
🧐 Il faut savoir que cette difficulté se répercute directement dans l’apprentissage de la lecture, lorsque les correspondances des sons de la langue se retrouvent trop souvent «inaccessibles». 🤯 J’en parle dans la section « dyslexie » de mon livre, car c’est un trouble qui influence énormément l’ampleur du trouble d’apprentissage en lecture.
👉🐢L’accès au lexique phonologique fait partie d’une des trois sphères du traitement phonologique. L’atteinte neurologique de cette sphère est une des causes de la dyslexie-dysorthographie phonologique (atteinte à la tortue🐢, donc à Bao).
C’est logique : une personne qui a un trouble d’accès lexical n’a pas juste de la difficulté à accéder aux mots. Elle a aussi de la difficulté à accéder aux correspondances graphèmes-phonèmes (lettres et sons) qu’elle tente de mémoriser au début de sa scolarité. 😓
🖊 En écriture, la difficulté d’accéder aux mots précis empêche, entre autres, l’élaboration des idées. Le fait de donner un temps limite aux jeunes ajoute encore plus à la difficulté. D’ailleurs, j’ai vu des professeurs donner la consigne d’utiliser un maximum de 10 mots par phrase. 😡 Quelle folie pour une personne qui cherche déjà ses mots! 😤 Quand on n’arrive pas à trouver comment dire précisément quelque chose, il faut avoir la possibilité de contourner le blocage et pour cela, ça prend BEAUCOUP de mots! 🤦♀️
🎛📏En mathématique, les difficultés d’accès lexicales ont un grand impact dans tout ce qui concerne le langage mathématique. Par exemple, chercher constamment ses mots nuit lorsqu’il faut identifier l’opération à faire. Parfois, je vois que mon élève a compris, mais il n’arrive juste pas à mettre des mots sur sa compréhension. 😕 Le langage mathématique c’est tout un univers de termes à apprendre PAR COEUR. 😭 La solution est quand même simple: donner accès à un lexique mathématique et sacrer patience à l’enfant sur les tables à apprendre.🔥📝🔥📝🔥 C’est choquant parce que c’est pas parce que l’enfant ne trouve pas la réponse à « 6×8 » ou le mot « fraction » dans sa tête qu’il ne comprend pas le sens du concept. 📐

☝️Bref, c’est une difficulté qui mériterait d’être davantage connue.
Chercher constamment ses mots, ça demande énormément d’énergie et pour tous ceux qui l’ont déjà vécu (pensez au « mommy brain ») imaginez à quel point ça peut être difficile de faire sa scolarité avec un accès limité aux mots de son dictionnaire interne, de manière permanente. ☹️
J’en parlerais encore longtemps, tant ça me touche! 🫶